Comment aller sur le Dark web ?

Les sites internet couramment utilisés et accessibles par les moteurs de recherche les plus connus ne représentent en réalité qu’une petite partie du net.

D’autres sites moins directement accessibles pour les utilisateurs existent. Ils sont accessibles sur ce que l’on appelle le « dark web » ou « dark net ».

1. Qu’est-ce que le dark web ?

Depuis les années 1970, le dark web regroupe l’ensemble des sites internet qui ne sont pas référencés par les moteurs de recherche traditionnels (Google, Bing, DuckDuckGo), et qui ne sont pas accessibles par les navigateurs classiques comme Firefox ou Chrome. Cette appellation générique désigne en réalité les sites internet dont les adresses IP sont masquées, et qui sont hébergés sur des réseaux cryptés.

Le dark web peut donc être considéré comme un réseau caché qui se superpose au réseau classique. Les noms de ces sites web se terminent tous par .onion, en référence à la structure d’internet sous forme de couches superposées. Ces URL sont complexes et régulièrement modifiées pour ne pas être détectées.

Il ne doit pas être confondu avec le « deep web », dont il fait partie. Le deep web compte d’autres fonctionnalités du web comme les intranet des entreprises ou les bases de données, et plus généralement l’ensemble des services qui nécessitent un identifiant. Contrairement au dark web, le deep web est accessible via une adresse IP ou une URL classique.

Le dark web a une réputation sulfureuse car son anonymat permet de déployer de nombreuses activités et transactions illégales : trafic de drogue, pédopornographie, piratage informatique, faux documents, escroqueries. Cependant, ses propriétés (cryptage des réseaux, masquage des adresses) permettent aussi de naviguer et de partager des informations en toute confidentialité.

Le dark web est donc très utile dans des pays où l’accès à internet est en partie censuré. Il peut servir de refuge pour des activistes ou des lanceurs d’alerte. Il est également utilisé par les services des États pour rechercher des criminels ou des terroristes, et par les services informatiques des entreprises pour retrouver des données piratées ou des comptes compromis.

Il permet par ailleurs d’effectuer des achats de produits légaux tout en conservant un degré de confidentialité bien plus élevé que sur les sites grand public d’e-commerce. Le dark web rend également possible de se procurer des biens et des services dont l’achat est restreint, comme par exemple des médicaments dont la consommation est réglementée. Il est toutefois possible que de biens légaux aient une provenance illégale.

Plus généralement, le dark web offre à ses utilisateurs un anonymat complet de leurs activités en ligne. Il comporte ainsi des réseaux sociaux, des sites de jeux et des services de messagerie cryptés, comme Mailto Tor.

2. Comment aller sur le dark web ?

Tout d’abord, il est préférable d’utiliser un VPN pour bénéficier d’une plus grande confidentialité en ligne. En effet, les fournisseurs d’accès à internet (FAI) et les autorités ne peuvent pas retracer précisément les activités sur le dark web, mais ils peuvent voir que l’internaute utilise Tor si celui-ci n’est pas protégé par un VPN. Le VPN doit donc être activé avant toute utilisation du dark web.

Il est ensuite nécessaire de télécharger un navigateur permettant d’accéder au dark web. Le plus célèbre est Tor (acronyme de « The Onion Router »), disponible sur le site officiel de Tor Project. Constitué de nœuds distribués dans le monde entier, Tor est un réseau qui achemine et anonymise les connexions sur le dark web. Il est à noter que cette dispersion des relais peut ralentir la connexion.

De nombreux liens permettent de télécharger Tor. Ce service garantit un haut niveau de confidentialité. Il ne conserve ni l’historique de l’activité en ligne ni les données de l’utilisateur. Une fois ouvert, il masque son adresse IP et donne accès aux URL en .onion.

Les moteurs de recherche habituels ne permettant pas d’accéder au dark web, il faut utiliser des moteurs spécifiques comme Welcome to Dark Web Links, Candle, ou bien Not Evil. Des programmes tels que Onion.city ou Onion.to, qui peuvent identifier les domaines dont l’extension est .onion.

Pour naviguer dans les meilleures conditions sur le dark web, une liste des URL non indexées sur les autres moteurs de recherche regroupe les contenus disponibles sur le dark web, à travers un classement thématique. D’autres URL peuvent également être retrouvées sur des forums.

3. Quels risques associés à l’utilisation du dark web ?

Bien que son utilisation soit légale, le dark web est affranchi de toute forme de réglementation ou de contrôle. Malgré la confidentialité offerte par Tor et par l’usage d’un VPN, il est nécessaire d’en faire un usage responsable.

Certaines précautions doivent être prises, notamment pour éviter l’accès à des contenus illégaux :

• Utiliser de nouvelles adresses mail et de nouveaux mots de passe
• Faire attention aux liens sur lesquels on clique
• Éviter les sites et les liens dont le contenu affiché est illégal ou dangereux
• Éviter de partager des informations personnelles (nom, coordonnées, photos)
• Ne pas installer de plugin sur Tor
• Ne pas télécharger de torrent depuis le dark web
• Utiliser les versions HTTPS des sites internet pour éviter d’exposer ses données à des tiers
• Se déconnecter d’internet avant d’ouvrir les documents téléchargés sur le dark web.

A noter que l’anonymat de Tor a été mis à l’épreuve ces dernières années. En 2014, le FBI assisté d’une équipe de chercheurs a réussi à désanonymiser certains de ses utilisateurs. Une vulnérabilité du système, appelée Tor Moil, a également provoqué la fuite d’adresses IP. Tor a depuis amélioré sa sécurité par un renforcement de son cryptage.

Conclusion

Véritable réseau parallèle à l’internet classique, le dark web est aussi bien un facteur de liberté qu’un support d’activités illégales qui peut être dangereux pour l’utilisateur.

Il est donc nécessaire d’en faire un usage prudent et responsable afin de garantir la protection de sa vie privée en ligne.